Du 9 décembre 2023 au 14 janvier 2024.
Oostende, 1938
"L'art est un catalyseur entre le monde qui nous entoure et le spectateur qui est sensible à l'art. J'observe l'homme autour de moi, c'est passionnant, et parfois décevant. L'intensité avec laquelle l'artiste ressent la réalité détermine la force de l'oeuvre. La réalité est aussi d'ordre spirituel ... Le plus difficile est d'augmenter le coefficient de réalité, c'est un combat avec soi-même."
Roland Devolder, extrait de la monographie "D'encre et de papier" - publié en 2015 - Auréoline éditions.
Roland Devolder
Quand je regarde un dessin ou un tableau de Roland Devolder, j’ai l’impression d’avoir les yeux fermés.
Dans ce monde sans paysage où des cortèges célèbrent je ne sait quoi, nous sommes à la fois spectateurs et participants cachés derrière un masque à la tête de mort joyeuse voisinant avec un homme-poisson énigmatique. Dans ce noir, blanc, gris, j’adore ces silhouettes qui avancent sur un sable sans bord de mer au son d’une grosse-caisse battante, des flûtes joyeuses, d’accordéons rieurs parmi des chèvres et des ânes à tête de squelette , silhouettes qui sont comme autant de notes de musique dansant sur une portée invisible.
Quand, dans la couleur de ton noir et blanc, tu jettes une tache de rouge, elle nous éclate comme une grenade (le fruit) et réveille plus encore notre imaginaire. Parfois, tu glisses tes personnages dans l’ocre, ils ne semblent pas étonnés d’avoir quitté les subtilités de tes gris et continuent la même fête.
Dans quel pays nous entraînes tu ? Dehors, “mais quel est ce dehors sans ciel, sans beffroi, sans arbre et sans oiseau?” tes héros fêtent et suivent on ne sait quel cercueil bien enfermé dans tes cadres avec leurs yeux en déshérence. Dedans “mais quel intérieur sans meuble et sans rideau et fenêtre?” autour d’une table tes héros partagent la contemplation d’un poisson dans une scène (cène) à la Vinci.
Ce sont les mêmes qu’à l’extérieur : des hommes poissons ou des squelettes musiciens autour desquels tu ajoutes parfois des évêques ou des bourgeois éteints. Il est difficile de rouvrir les yeux après avoir vu tes toiles out tes superbes dessins qui reflètent le plus profond de nous avant même d’être ici quand nous appartenions encore au monde de l’eau d’ou viennent tes poissons qui évoluent dans tes tableaux mais qui n’ont pas besoin de la mer pour se mouvoir, comme tes personnages n’ont pas besoin de rue et de champs pour marcher. Ta plume dont on entend le crissement sur le papier au milieu de la fanfare de tes hommes perdus, éclopés et mutants qui sont nos frères dans notre monde qui perd chaque jours son sens, ta plume nous griffe dans notre errance avec ton régard de roi débonnaire et rieur qui fait un clin d’oeil à notre solitude.
Jean-Daniel Verhaeghe, réalisateur et écrivain français (article paru en 2008).
Principales expositions personnelles
en Belgique:
Bruxelles : nombreuses expositions depuis 1972
Ostende : nombreuses expositions depuis 1972
Gent
: Linéart - avec la Galerie GNG, Paris en 2011, 2013
Louftémont L’église : 2011
Liège
: depuis 1982
en France :
Paris : 2000, 2002, 2003, 2006, 2008, 2010, 2012, 2014, 2016, 2018
Limoges : 1999, 2002, 2004, 2006, 2008, 2010, 2012, 2014, 2016
Poitiers :
2004, 2007, 2011, 2013, 2017, 2018
Brive-la-Gaillarde :
2003
Annecy : 2011
Strasbourg :
2012, 2016, 2017
Saint-Léonard (Normandie) :
2012, 2013, 2015
Saint-Remy de Provence: 2018
Lille et Château Mollac à Marquise : 2014, 2015
Honfleur : 2014, 2016, 2018, 2020
Troyes : 2015, 2017, 2020
Tarascon : 2017
en Allemagne :
Köln : 2000
Aachen :
2000, 2001
Karlsruhe, Foire d’art : 2016
aux Pays-Bas :
Den Haag : 2004
Baarn : 2004, 2005, 2006, 2007
Dordrecht : 2008, 2011
en Suède :
Stockholm : 1994
Göteborg : 1994
Expositions de groupe :
en France :
Paris - “Musée d’Histoire Naturelle” - 2003
Caen - Abbaye aux Dames - Art Caen
Metz - Foire d’Art contemporain - 2012
Saint Léonard-Normandie - “Art et Baie” - 2010 - 2011 - 2012
Oppède-en-Lubéron - “Et la Nave va”
Lille, Foire d’art - 2016
Le Maine, Pulsart, Parc de Tesse, 2017
en Belgique :
Arlon : 2013
Oostende : 2015
De Panne : 2015
en Suisse :
Lausanne – «l’Humanité» : 2012
Expositions précédentes - Eerdere tentoonstellingen - Previous exhibitions
du 1 mars au 14 avril 2019
Le peintre d’origine flamande Roland Devolder (né en 1938, à Ostende) est le conteur d’un monde saturnien. Sur les traces d’Ensor et de Spilliaert, de Verhaeren et de Maeterlinck, il a choisi de donner une réalité plastique à ses visions nocturnes. La mascarade met en scène des personnages faméliques, entre une commedia dell’arte lunaire et des figures de carnaval réunies sur le théâtre du destin. Un bestiaire accompagne cette humanité errante, transformée en apparitions grotesques. Isolé ou perdu dans un cortège carnavalesque, l’homme est tour à tour l’acteur surprenant, ridicule, étrange ou pitoyable d’un univers onirique entre l’ironie de la représentation et la nostalgie d’un temps disparu. Rien ne nous sera révélé dans un récit si peu explicite. S’agit-il du prologue ou bien de l’épilogue d’une scène initiatique ? Quel symbole mystérieux se cache derrière ces masques, ces bucranes tenant lieu de tête à des personnages mimant une réalité tangible ? Ces saltimbanques inversent l’ordre naturel. Le sentiment d’irrationalité a supplanté toute logique. Pour décrire et animer ce monde fantasque, Devolder recourt à une palette sobre et dépouillée, privilégiant la grisaille.
Les blancs détenteurs d’une lumière surnaturelle dialoguent avec les noirs et les terres crépusculaires. Ce grand dessinateur renforce, par un graphisme fouillant jusqu’au fond du corps et de l’âme, le caractère halluciné de ses oeuvres peintes. Des bronzes mettent en volume ces compositions dans un climat symboliste frappant de vérité.
Lydia Harambourg Gazette de Drouot, Paris 2016.
du 24 mars au 3 mai 2017
du 27 mars au 3 mai 2015
du 12 avril au 8 mai 2013
du 30 septembre au 31 octobre 2010