Claudine Nemirovsky



du 17/01 au 5/02/2014



Née d’un père russe et d’une mère belge, Claudine Nemirovsky fit ses études à l’Académie de Bruxxelles. Elle vécut en Mandchourie, en Chine, séjourna à New York avant de se fixer à Bruxelles. Elle effectua à plusieurs reprises des voyages en Islande, Russie, Sibérie et Extrême Orient.


Ses œuvres sont conservées à Bruxelles au Musée d’Ixelles et dans les musées de Dinant, La Louvière, Louvain-la-Neuve ainsi que dans des collections privées en Belgique, aux USA, Allemagne, France, Russie, Islande, Pays-Bas, Grande-Bretagne etc.

Ouvrages qui lui ont été consacrés :
Paul Caso, « Claudine Nemirovsky, une peinture d’effusion profonde » (Les édit. d’art associés, 1981) Luc Norin, « Une culture appelée demain »
Divers dictionnaires dont le Benezit, Arto etc.

Claudine Nemirovsky (1928-2008) Il apparaît bien que toute la carrière de Claudine Nemirovsky se développe sous le signe obsédant : un besoin incoercible, un désir éperdu de fixer sa vision du monde. La matière est son levain : la pâte monte, elle la saisit, la triture, lui impose son ordre, sa clarté – une autre clarté que celle du jour qui se lève ou qui s’achève. On ne sait quelle mystérieuse voix impose à l’artiste ce désir de se porter, à l’aube, vers l’estuaire et d’y démêler le chaos de l’aurore, des nuées et de la mer. Elle sabre ainsi dans le blanc virginal, y traçant à larges traits, en coulées vaporeuses, en éclats de fièvre, lorsque le temps se libère, les signes et accents de sa propre élégie.
Elle poursuit ainsi, tambour battant, un art qui défie l’esprit général de notre temps. Son absolue sincérité lui tient lieu de viatique : elle n’a cessé d’affirmer sa fidélité à la peinture d’effusion profonde, miroir classique de la perception instantanée, enrichie par ce « coup de foudre » dont parla Nicolas de Staël quand il revient à la réalité, seule capable, selon lui, de provoquer l’illumination intérieure.
Vincent Van Gogh disait : « Exprimer le monde dans son action ». C’est bien la hantise de Claudine Nemirovsky : que tout bouge, le ressac, le bateau, les mouettes, que le tableau sente la mer, les odeurs fortes d’écume, de sel, de vent, de solitude. Tout est gravé dans la pâte, dans une ivresse partagée.
Devant cette envolée de lumière et de mouvement, très fermement structurée, faut-il parler d’expressionnisme ? En fait, on n’a guère envie de classer Claudine Nemirovsky. Instinctive, intuitive, passionnée au-delà de tout ce qui pourrait compromettre son action, elle nous offre assez bien à penser une définition du peintre, telle que Gauguin l’envisageait : « Que voulez-vous que je sacrifie à ce qui doit me survivre : la famille ? le bon sens ? l’ordre ?
Je n’ai rien à en faire. Oubliez-moi. Ce sera mieux, car j’appartiens déjà au futur ».
Paul CASO (Extraits de la monograhie NEMIROVSKY Les éditeurs d’art associés, 1981)